dessiner des mots en couleur

Je milite pour que persiste cette coutume de tremper son croissant dans son café.

Pour, bien sûr! Qui dira le goût inimitable du croisssant trempé dans le café. Lorsque le beurre, légèrement salé, rencontre la saveur corsée d'un petit noir pris au comptoir. Plus que la présence de la corbeille de croissant sur la table, il faut savourer l'avant- goût de cet instant où la saveur beurrée de la viennoiserie pique une tête dans le liquide ambré du thé.

Lorsque l'exquise lunule croustillante se nappe de chocolat mousseux et bouillant alors, le silence se fait en soi. La langue devient douceur pour accueillir cette consolation et le palais devient abside qui recueille ces arômes subtiles. Ellehache

Bouffer du lion:

Si j'avais mangé du requin, je naviguerais en eaux troubles. D'un coup de dent bien ajusté je me débarrasserais des importuns. Les autres, je les balaierais d'un mouvement de nageoire indifférent.

Ah! si j'étais crocodile...Je m'approcherais doucement du bord de l'eau, vétue du seul silence de ma force. Alors d'une chiquenaude de mâchoire, je broierais tous ceux qui ne me respectent pas. Je n'en raterais pas un. De mes formidables mandibules, je les écraserais comme grains au moulin. 

Et si j'étais vipère?

Je m'assiérais à la table d'un café avec mes copines. Je passerais mes journées à déblatérer sur le dos des passants. Ivre de médisances, j'écorcherais tout un chacun. Aucune grâce! Pour personne! Je répendrais mon venin à tout va, pour, à la fin, rester la seule personne valable sur cette terre. 

Soudain, dans un vitrine, je me vois! Voici que je tremble! Au crible de mes critiques, je ne fais pas le poids! Effrayée, je m'apparais comme la personne la plus critiquable au monde.

A choisir, je préfère avaler une bonne soupe d'ailerons de requin. Il me semble que, bouffer du squale, serait un moindre mal. Ellehache